« J’avais la croyance que pour réussir, il fallait se rendre malade. Alors tout mon monde s’est écroulé lorsque j’ai compris que ça ne me rendait pas heureuse. »
Raconte-nous ton parcours.
Pendant mes études de commerce et de communication, j’ai eu besoin de « prendre l’air » à plusieurs reprises. Après mon bachelor, je suis partie à Londres sur un coup de tête avec mon sac à dos…et j’y suis restée 9 mois. J’ai bossé dans des bars, j’ai pris des cours, je me suis éclatée !
Lorsque je suis revenue, j’ai pris un job de caissière avant de reprendre ma 4e année en école de commerce. Puis je suis partie faire un petit tour du monde pendant 8 mois. C’était incroyable !
En revenant, j’ai intégré un Master puis j’ai décroché un stage pour une grande enseigne de crèmes glacées en région parisienne. À l’issue, on m’a proposé le poste de Responsable Régionale sur le secteur du sud de la France. J’ai adoré cette expérience, je passais ma vie à l’hôtel, j’étais toujours en déplacements. En étant célibataire et sans enfants, c’était le top, je kiffais !
On m’a rapidement proposé d’évoluer, de retourner à Paris, pour gérer la Belgique et le Luxembourg et une partie de la région parisienne. C’était une bonne opportunité qui collait avec mes besoins personnels.
Avec le temps, j’ai commencé à manquer de sens dans mes missions. Et je suis tombée enceinte. On a eu envie de quitter Paris pour rentrer à Lyon. Alors j’ai démissionné pour suivi de conjoint.
J’ai vécu une période compliquée après mon accouchement. Et j’étais perdue professionnellement.
Pour autant, j’ai décidé de rester dans ma « zone de confort » en acceptant un nouveau poste à responsabilités dans mon domaine.
J’ai été mal intégrée, personne n’avait communiqué sur mon arrivée et il y avait beaucoup de tensions. Je devais faire beaucoup de déplacements et avec un enfant, ce n’était plus la même ! J’avais une charge de travail énorme. J’étais seule sur mon poste et je me suis cramée au boulot. J’étais du genre à ne pas me mettre de limites. Un matin, je me suis réveillée et j’avais des plaques très douloureuses de partout.
J’ai essayé d’entrer en discussion avec eux pour demander une rupture conventionnelle et ça s’est très mal passé. Ils m’ont clairement « mise au placard » pendant plus d’un mois. C’était une vraie « guerre psychologique » et j’ai fini par être licenciée.
J’ai ensuite été débauchée sur un poste de Directrice régionale pour une chaine de restaurants. Les conditions de travail étaient top. Mais l’environnement ne me faisait pas vibrer. Au bout d’un an, j’ai commencé à avoir envie d’un deuxième enfant. Mais j’ai compris que ce ne serait pas compatible lorsque j’ai annoncé ma grossesse et que mon boss a très mal réagi. J’ai finalement perdu ce bébé, et je suis restée 2 mois en arrêt.
À mon retour, tout s’est très mal passé. J’ai commencé à beaucoup méditer et à me forger un mindset de killeuse ! Je voulais revenir, reprendre mon poste et voir ce que ça pouvait donner.
Mais à mon retour, mon boss avait préparé toute une stratégie pour me « dégager ». Pour lui, je l’avais planté. Et à ce niveau de poste, ce n’était pas « normal ».
Je suis finalement partie avec une rupture conventionnelle, le jour du premier confinement.
C’était l’opportunité de penser enfin à ce que je voulais vraiment faire.
Le monde de l’entreprise m’avait malmené…ou plutôt je l’avait laissé me malmener. J’avais renforcé cette croyance que ce n’était pas un monde pour moi. Alors me mettre à mon compte me paraissait être une évidence.
Puis le coaching a changé ma vie. Être qui je suis et accompagner les gens pour ce qu’ils sont. Pas là où tu veux les amener, ni là où il faut les emmener.
Comment as-tu trouvé ta voie ?
Je savais que j’avais envie d’accompagner des gens, de manière différente, plus sincère et profonde.
J’ai commencé par une école de coaching et ensuite je me suis formée à l’alimentation intuitive, et d’autres formations… au fur et à mesure j’ai affiné.
Pendant longtemps, mon rapport à la nourriture était très compliqué. Je me sentais mal dans mon corps. J’ai vu des diététiciens, essayé des régimes, mais ce n’était pas la bonne méthode pour moi, ça aggravait mes compulsions. Je me dénigrais, ne me sentant pas « capable » de tenir un régime sur la durée.
J’ai découvert l’alimentation intuitive pendant le confinement, lorsque je me formais au coaching. Et j’ai réussi à apaiser ma relation à la nourriture et à mon corps. C’est devenu une vraie passion et j’ai su qu’il fallait aller dans cette direction.
Alors je me suis formée et j’ai commencé à accompagner des femmes.
En quoi consiste le job de coach en alimentation intuitive ?
Aujourd’hui je ne me qualifie plus uniquement de coach en alimentation intuitive, mais sur quelque chose de plus global.
J’accompagne des femmes qui ont besoin de se reconnecter à leur corps, leurs sensations, en apprenant aussi à se foutre la paix pour redéfinir leurs propres règles du jeu. Ces femmes sont généralement au bord de l’explosion, surmenée et plus en capacité de savoir ce qui les font vibrer et là où elles prennent du plaisir.
L’alimentation intuitive en réalité est une métaphore sur l’alimentation qui parle de la vie. C’est déculpabilisant et libérateur. C’est d’ailleurs souvent ce qui ressort en premier dans mes accompagnements. Les femmes me disent « j’ai arrêté de culpabiliser après avoir mangé et j’ai accepté mon corps ».
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier actuel et dans ta vie de freelance ?
Voir des femmes se libérer des injonctions et de leurs barrières, se défaire de la culpabilité et reprendre le lead sur leur vie, pour aller faire plus de liberté !
J’aime aussi travailler en respectant mon propre rythme. Pouvoir m’organiser comme je le souhaite et être présente pour ma famille.
Quelles ont été les étapes de ton projet ?
Après ma formation en coaching et en alimentation intuitive, j’ai fait une formation en méditation pleine conscience et en autocompassion.
J’ai fait une étude de marché pour m’aider à cerner les besoins de ma cible. Puis j’ai commencé à accompagner des femmes venant de mon cercle proche.
Actuellement, je suis accompagnée par une coach qui m’aide à développer mon offre pour les femmes qui ont besoin de se repositionner dans leur vie.
Je travaille sur un programme d’accompagnement global, qui rassemble de nombreux outils que j’ai pu acquérir au sein de mes différentes formations : coaching, alimentation intuitive, méditation…
Ce programme permettra d’identifier ses croyances, souffrances et contraintes et de se reconnecter à son corps, de revenir à l’intérieur, comprendre ce qui vibre. Redonner de la place au plaisir et à l’envie. Et poser ses propres règles du jeu.
Pour quelle(s) raison(s) t’adresses-tu uniquement aux femmes ?
Nous avons des choses à réparer.
Je ne suis pas du tout à rejeter les hommes. On a besoin d’eux, on a tous du masculin en nous, et on a besoin d’un équilibre. Mais je pense qu’on (les femmes) part de tellement loin qu’il y a besoin de s’entraider, entre nous.
Et quand on parle d’alimentation et de développement personnel, on ne va pas se mentir, ce sont des sujets qui parlent davantage aux femmes.
Comment a réagi ton entourage ?
Très bien ! j’ai la chance d’être extrêmement soutenu par mon conjoint qui m’a d’ailleurs aidée pour définir mon identité visuelle et créer mon site.
Bien sûr il y’a les interrogations de l’entourage sur « mais tu crois vraiment que tu peux vivre de ça ? », mais il faut savoir fermer ses oreilles et avancer.
Qu’est ce qui a été le plus difficile dans ton parcours de reconversion ?
Trouver ce qui vraiment allait me faire vibrer au quotidien. Vouloir voir trop vite là où je voulais arriver, c’est en chemin que j’ai compris.
Ne pas succomber à chaque nouvelle formation que je découvrais !
Ouvrir un compte instagram a été très dur pour moi. Me montrer, sortir de ma zone de confort. Still in progress !
Qu’est-ce que tu te dis en regardant ton parcours aujourd’hui ?
Je me dis que je suis très fière d’avoir osé, sans même savoir où j’allais.
Je revois aussi tous les moments de doutes, et je ne regrette pas d’avoir persévéré !
En un mot, comment définirais-tu ta reconversion ?
Libératrice.
J’ai tellement été dans un monde de requins, d’hommes, où il fallait être forte. Je m’étais « taillé un costume ». En tant que femme, je ne pouvais pas me montrer sensible ou vulnérable. Ma devise c’était « si tu ne bouffes pas les autres, c’est les autres qui te boufferont ».
J’avais la croyance que pour réussir, il fallait se rendre malade.
Alors tout mon monde s’est écroulé lorsque j’ai compris que ça ne me rendait pas heureuse. La belle bagnole, le beau salaire, les beaux hôtels. Je passais mes week-ends à dormir et à pleurer parce que je n’étais pas bien, à ne pas m’occuper de mes enfants. En réalité, je m’en foutais de tout ce matériel.
Aujourd’hui, je tiens à ma santé mentale et je sais poser mes limites. Je ne me tue plus au travail. Je profite de ma famille.
Quels sont tes projets et tes rêves pour la suite ?
Finaliser et lancer mon programme d’accompagnement.
Sur du long terme, pourquoi pas former les diététiciens, les psychologues ou encore les coachs à l’alimentation intuitive.
J’aimerais aussi beaucoup faciliter des cercles de femmes, et proposer des retraites.
Quelles sont les difficultés d’une reconversion selon toi, et comment les dépasser ?
Lorsque l’on se lance seule, je pense qu’il est très important de se faire accompagner et de bien s’entourer : que ce soit des ami.e.s entrepreneur.e.s, des coachs ou thérapeutes.
Travailler sur sa peur du manque est aussi très soutenant pour faire face à la peur du manque d’argent.
Comprendre que quoi que l’on fasse les gens nous jugerons, donc autant faire ce qui nous ressemble et nous plait.
Que conseillerais-tu à une femme qui souhaite se reconvertir mais n’a pas encore osé franchir le pas ?
N’attend pas d’être parfaite pour te lancer, commence un pas après l’autre.
Il n’y a pas de moment parfait, ni de projet parfait.
Ta citation favorite
« Quoi que tu rêves d’entreprendre, commence-le. L’audace a du génie, du pouvoir, de la magie. »
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