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Laura : Digital Nomad & UX Designer

« Pousse-moi dans le vide, je vais apprendre Ă  nager dans l’air ! »

Raconte-nous ton parcours.

AprĂšs un bac scientifique, j’ai tentĂ© les Ă©tudes de pharmacie. J’ai arrĂȘtĂ© dĂšs la premiĂšre annĂ©e.   

CrĂ©ative dans l’ñme, je suis allĂ©e en Ă©cole d’arts appliquĂ©s. J’ai aimĂ© mais je ne voulais pas faire 5 ans Ă  10 000€ l’annĂ©e. Alors j’ai arrĂȘtĂ© Ă  la fin de la premiĂšre annĂ©e.

J’ai enchaĂźnĂ© avec un BTS optique. J’étais attirĂ©e par le cĂŽtĂ© mode et le cĂŽtĂ© commercial. J’ai bossĂ© chez Krys en alternance pendant 2 ans. Je n’aimais ni les Ă©tudes ni le travail en boutique. Devoir travailler du mardi au samedi, avec des horaires fixes. Ça laisse le dimanche et le lundi, ça tombe bien ce sont les jours oĂč tout est fermĂ© en France (rires). 

BTS en poche, je suis partie Ă  Paris faire un Bachelor Lunetier CrĂ©ateur, qui m’a permis de toucher Ă  la lunetterie haut de gamme et au design industriel. J’ai adorĂ© !

Depuis l’enfance j’ai toujours Ă©tĂ© attirĂ©e par la culture asiatique.

Pour finir l’annĂ©e, j’ai fait un stage de 3 mois Ă  SĂ©oul (CorĂ©e du Sud) dans un bureau de design oĂč je dessinais des collections pour l’une des plus grosses marques de lunettes en CorĂ©e.

À la fin du stage, je suis rentrĂ©e Ă  Paris et j’ai bossĂ© pour une boite russe pour laquelle je faisais du dessin industriel de lunettes.

Je rĂȘvais de partir au Japon. Comme j’étais en freelance et que je travaillais Ă  distance, j’ai tentĂ© de partir au pair pour ĂȘtre en immersion totale et apprendre la langue. J’avais trouvĂ© une famille qui n’a malheureusement pas donnĂ© suite Ă  ce moment-lĂ .

En parallĂšle, une famille chinoise m’avait contactĂ©e, alors je suis partie en Chine pour donner des cours d’anglais Ă  une petite fille de 6 ans. C’était la belle vie ! Les enfants Ă©taient gardĂ©s par les grands-parents donc j’avais mon entiĂšre libertĂ©. Je donnais simplement 1h d’anglais par jour Ă  la petite. L’aventure a durĂ© 3 mois.

Entre temps, la famille japonaise m’a recontactĂ© pour que je vienne. Alors j’y suis allĂ©e. J’étais toujours freelance et au pair dans une station de ski au Japon. J’avais mon propre chalet. Je ne m’occupais pas des enfants, je ne faisais que le repas. AprĂšs 3 mois, j’ai voulu faire autre chose car je ne me sentais pas utile.

J’ai arrĂȘtĂ© mon boulot en freelance avec la boite russe car c’était un mauvais payeur. Et j’ai créé une entreprise de conseil en image pour hommes Ă  Tokyo.

Mon premier client m’a finalement embauchĂ©e en tant qu’Executive Assistante. J’ai travaillĂ© avec lui pendant 8 mois et, en parallĂšle, je continuais un peu le design en freelance avec la plus grosse marque du Japon cĂŽtĂ© mass market.

Pendant 6 mois, je me suis ensuite formĂ©e seule Ă  l’UX/UI Design et aux bases du dĂ©veloppement web, avant de rentrer en France faire une formation courte en dĂ©veloppement web pour approfondir les diffĂ©rents langages (html, javascript, php, 
).

J’ai rencontrĂ© mon copain pendant la formation.

Puis on a trouvĂ© un VIE (Volontariat International en Entreprise) de 2 ans dans la mĂȘme entreprise en Bulgarie. À l’issue, l’entreprise m’a proposĂ© un CDI que j’ai refusĂ© car je faisais essentiellement des logos et des schĂ©mas, et pas tellement de webdesign, alors ça ne m’intĂ©ressait pas trop.  

J’en ai profitĂ© pour prendre des vacances et crĂ©er mon site internet laurasibille.com, une sorte de portfolio sur lequel on peut voir des « faux projets » qui montrent ce que je sais faire, comme une critique de l’existant avec des propositions d’axes d’amĂ©lioration.

4 mois plus tard, en fĂ©vrier 2021, j’ai trouvĂ© un boulot d’UX Designer pour une entreprise de la Tech basĂ©e Ă  Paris.

Aujourd’hui, je vis toujours à Sofia en Bulgarie avec mon copain et je viens à Paris 1 semaine par mois.

Je travaille avec 23 dĂ©veloppeurs et je suis seule designer ! C’est une super boite, d’un point de vue humain c’est le top. J’ai un entretien toutes les 2 semaines avec mon manager juste pour savoir si ça va. On fait beaucoup de sorties entre collĂšgues, on joue au babyfoot, on fait des soirĂ©es ensemble.

Pour quelles raisons as-tu voulu devenir UX Designer ?

Je me suis intĂ©ressĂ©e au milieu du web lorsque j’étais Ă  Tokyo.

Mon coloc était développeur web et je le voyais bosser, je trouvais ça intriguant et cool.

Il m’a parlĂ© du mĂ©tier d’UX Designer qui allie la tech et la crĂ©ativitĂ©. J’ai tout de suite accrochĂ©, ça me correspondait totalement (contrairement au pur dĂ©veloppement web qui est trop carrĂ© Ă  mon goĂ»t) !

Aussi, comme j’ai toujours aimĂ© voyager et partir un peu sur un coup de tĂȘte, je voulais faire un mĂ©tier qui me permettent de travailler sur mon ordi uniquement, et c’est un mĂ©tier oĂč il y a de la demande et il y en aura encore pendant plusieurs annĂ©es.

Alors je me suis formée seule (cours en ligne, tutos, 
) pour devenir UX Designer.

Puis, il m’a semblĂ© nĂ©cessaire de me former au dĂ©veloppement web car c’est le dĂ©veloppeur qui code ce que l’UX Designer crĂ©e comme fonctionnalitĂ© ou design. C’était important pour moi de connaĂźtre les bases du mĂ©tier qu’il y a derriĂšre notamment pour transmettre au dĂ©veloppeur des projets rĂ©alisables.

Cette formation me sert beaucoup aujourd’hui car comme l’équipe avec laquelle je travaille est trĂšs orientĂ©e dĂ©veloppement web et technique, on parle le mĂȘme langage. Sans cette formation, j’aurais Ă©tĂ© totalement larguĂ©e.

En quoi consiste le mĂ©tier d’UX Designer exactement ?

Il amĂ©liore l’expĂ©rience des utilisateurs en analysant leurs besoins et en optimisant une plateforme (site internet, application
) en crĂ©ant des fonctionnalitĂ©s par exemple.

C’est un mĂ©tier encore rĂ©cent donc en fonction des entreprises ou du statut (salariĂ© ou freelance), les missions peuvent varier.

Qu’est-ce qui t’a aidĂ© dans ton parcours  ?

Je suis fille de miliaire. Plus jeune, j’avais l’habitude de dĂ©mĂ©nager rĂ©guliĂšrement et de me faire de nouveaux amis assez facilement.

Je suis trùs ouverte d’esprit, et je sais accepter la critique et me remettre en question.

Je n’ai jamais eu trop de problùme pour demander de l’aide tant que ça n’implique pas la personne directement, comme demander un conseil ou un contact.

Je me suis toujours dĂ©brouillĂ©e seule. Et je sais que j’ai des backups et ce peu importe oĂč je suis dans le monde, j’aurais des gens pour m’appuyer et me soutenir.

Qu’est-ce que tu te dis en regardant ton parcours aujourd’hui  ?

Que je ne regrette rien ! J’ai tendance Ă  vivre en me disant que je ne sais pas de quoi demain est fait, alors j’écoute mes envies et mes besoins, ce qui m’a permis jusqu’à prĂ©sent de rĂ©aliser beaucoup de mes rĂȘves.

À la fin du BTS, j’ai fait en sorte d’avoir un job qui me permette d’ĂȘtre en freelance et de travailler uniquement avec un ordinateur. Je me suis dit que c’était le moment de voyager.

C’était mon rĂȘve de partir au Japon quand j’étais ado. Alors je suis partie y vivre pendant plus d’un an et j’ai « checkĂ© la box » et bien d’autres aprĂšs !

Je me dis que mon parcours est trĂšs dĂ©cousu mais j’ai de la chance d’avoir vĂ©cu tout ça.

Je suis sortie de ma zone de confort pendant des annĂ©es, et c’est ça qui me fait kiffer, pousse-moi dans le vide, je vais apprendre Ă  nager dans l’air !

Quels sont tes projets et tes rĂȘves pour la suite  ?

Je ne sais pas.

Je suis toujours en contact avec la famille chinoise et j’attends qu’une chose c’est de partir Ă  PĂ©kin. Mais aussi Ă  Tokyo car j’ai une trĂšs bonne amie lĂ -bas qui a accouchĂ© rĂ©cemment.

Professionnellement, je suis tellement bien dans mon job actuel, j’ai de super conditions de travail et je bosse avec une Ă©quipe de ouf ! Ils sont hyper ouverts et me permettent de travailler Ă  distance. Je changerai Ă©ventuellement de boite dans quelques annĂ©es ou je tenterai l’aventure en freelance, qui sait ?

Par contre, l’Europe ne me fait pas forcĂ©ment kiffer. J’aimerais repartir loin. Prendre mon ordi et aller bosser Ă  droite Ă  gauche : 1 mois en ThaĂŻlande, 1 mois au Laos, puis partir en Argentine !

Mais maintenant il faut que je compose avec le fait d’ĂȘtre en couple et de devoir me rendre 1 semaine par mois au siĂšge de mon entreprise Ă  Paris.

À voir oĂč le vent va nous mener mon copain et moi aprĂšs la Bulgarie


Quelles sont, selon toi, les difficultĂ©s d’une reconversion et comment les dĂ©passer ?

Accepter que lorsque tu dĂ©butes dans un domaine, tu es junior et tu as plein de choses Ă  apprendre. Il faut ĂȘtre rigoureuse et tenir bon.

Être transparente pendant les entretiens et mettre en valeur tes expĂ©riences passĂ©es, mĂȘme s’il elles n’ont rien Ă  voir. Depuis le dĂ©but de ta carriĂšre, mĂȘme pendant tes jobs Ă©tudiants, tu as dĂ©veloppĂ© plein de compĂ©tences transverses (relationnel, travail en Ă©quipe
), et ça ce n’est jamais perdu !

Et surtout, parler de ta reconversion avec fiertĂ© et dignitĂ©. C’est une force ! Quand tu y penses, tout se transforme en force.

Que conseillerais-tu Ă  une femme qui souhaite se reconvertir mais n’a pas encore osĂ© franchir le pas ?

D’ESSAYER !

Il vaut mieux se planter plutĂŽt que passer sa vie Ă  se dire « j’aimerais bien faire ci ou ça » et finalement ne rien faire.

Passer Ă  cĂŽtĂ© de tes rĂȘves et arriver Ă  la fin en te disant « ah j’aurais aimĂ© faire ça, si j’avais su je l’aurais fait  », il n’y a rien de pire !

Peut-ĂȘtre que ça va marcher, peut-ĂȘtre pas, mais au moins tu essayes, et tu n’as pas de regrets.

Se crasher, ce n’est pas grave. Tu apprends des Ă©checs, ça te servira toujours dans le futur.

Te reconvertir, mĂȘme si financiĂšrement c’est stressant, te permet d’apprendre plein de choses.

C’est en sortant de ta zone de confort que tu apprends le plus de choses dans la vie.

Alors ose essayer de rĂ©aliser tes rĂȘves !

Ta citation favorite

« Vaut mieux vivre avec des remords qu’avec des regrets ! »

L’ESSENTIEL À RETENIR

Se reconvertir en peu de temps, c'est possible !

Laura s’est d’abord formĂ©e seule puis a suivi une formation de 4 mois en dĂ©veloppement web. Il existe de nombreuses formations courtes (moins d’1 an) pour adultes qui permettent de changer de vie pro rapidement.

Souvent, ces formations sont compatibles avec une activité professionnelle car destinées justement aux actifs qui souhaitent se reconvertir.

Cela implique Ă©videmment d’ĂȘtre trĂšs motivĂ©e et prĂȘte Ă  consacrer du temps Ă  la formation aprĂšs le boulot et le week-end.

Et en général, ça en vaut la peine !

Mettre en valeur tes expériences passées

Que ton parcours soit linĂ©aire ou atypique, tu as acquis de nombreuses compĂ©tences dans ta vie pro (et dans ta vie perso d’ailleurs !) qui sont transfĂ©rables dans ton nouveau projet. C’est le cas des soft-skills et compĂ©tences transverses comme le relationnel ou le travail en Ă©quipe.

Le fait mĂȘme de se reconvertir montre que tu es courageuse et audacieuse !

Sortir de ta zone de confort pour rĂ©aliser tes rĂȘves

Passer Ă  cĂŽtĂ© de tes rĂȘves en restant dans une situation qui ne te convient pas, passer ton temps Ă  rĂȘver ta vie ou envier la vie de quelqu’un d’autre, quel gĂąchis !

Oui, sortir de sa zone de confort n’est pas chose aisĂ©e, alors il faut y aller par petit pas, jusqu’Ă  ce que tu atteignes ton objectif et que tu rĂ©alises Ă  quel point ça fait du bien !

Si d’autres personnes rĂ©alisent leurs rĂȘves, qu’est-ce qui t’empĂȘche de rĂ©aliser les tiens ?

Être digital nomad en salariat ou en freelance

Le statut de digital nomad a le vent en poupe depuis quelques annĂ©es. Avoir la libertĂ© de travailler sur ordi tout en voyageant ! Le rĂȘve pour certains.

Avec le dĂ©veloppement des mĂ©tiers du web et des espaces de coworking de partout dans le monde, ce mode de vie est totalement accessible si tu es une globe-trotteuse dans l’ñme, que partir Ă  l’aventure te fait rĂȘver, et surtout que tu as la facultĂ© de travailler seule et de t’auto-motiver. Car il s’agit bien de travailler tout en dĂ©couvrant de nouveaux lieux et cultures, et non d’ĂȘtre en vacances toute l’annĂ©e !

La vie de digital nomad est accessible en freelance, en entreprenant dans le web ou encore en tĂ©lĂ©travaillant Ă  100% (les offres sont plus nombreuses que l’on imagine, et devraient se dĂ©velopper encore dans les prochaines annĂ©es !).

 

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