« Il faut foncer, on a qu’une vie ! »
Raconte-nous ton parcours.
J’ai toujours été attirée par l’accompagnement des personnes. À 17 ans, je voulais devenir psychomotricienne pour apporter du mieux-être aux polyhandicapés dans les piscines (je faisais de la natation à l’époque !).
Finalement, la vie m’a guidée vers des études dans l’optique (BTS opticien lunetier, licence pro optométrie et DU basse vision), à la suite desquelles j’ai intégré une enseigne de la grande distribution en tant qu’opticienne collaboratrice. Je suis restée 8 ans.
J’ai eu l’opportunité de vite évoluer au poste de Manager et de gérer le magasin. Avec tous les avantages et les inconvénients qui vont avec.
Sentir les regards noirs qu’on te jette quand tu pars à 18h. Avoir seulement 2 demi-journées de repos par semaine. Ce n’était pas du tout ce que je voulais pour ma vie de famille.
Après la naissance de ma première fille, j’ai réalisé dès mon retour de congé maternité que le rythme de la grande distribution n’était plus compatible avec ma nouvelle vie de maman. Je faisais beaucoup d’heures et finissais très tard certains soirs. Et moi, ça me fend le cœur de ne pas faire la lecture du soir à ma fille !
Même si j’ai toujours aimé le métier d’opticienne en tant que tel, les « extras » de la grande distribution me pesaient. Ce n’était plus possible.
Avec mon mari (qui était dans le même secteur), on a voulu remanier notre style de vie. Je savais déjà depuis quelque temps que je voulais devenir sophrologue. Mon mari a cherché un poste ailleurs et, lorsqu’il a obtenu sa promesse d’embauche, j’ai demandé une rupture conventionnelle qui a été refusée (ce n’était pas la politique de la maison !). J’ai donc fait un abandon de poste d’un commun accord et quitté l’entreprise en octobre 2018.
Comment as-tu eu l’idée de devenir Sophrologue ?
En optique, j’appréciais énormément les échanges avec les clients. Répondre au mieux à leurs besoins et attentes, et surtout prendre le temps de les écouter me parler (et pas seulement d’optique !). Je sentais que ça leur faisait du bien. Et j’adorais ça !
Avec mon rythme, je n’arrivais plus à trouver le temps de faire du sport pour décompresser. Et je n’avais plus d’énergie, mon corps ne suivait pas. Alors je suis allée voir une sophrologue à côté de chez moi pour m’aider à gérer mes émotions et lâcher-prise.
Pendant les séances, je lâchais tellement prise que ça me procurait le même bien-être que le sport !
Puis, un jour en séance, j’ai eu LA prise de conscience : « Ah ouaiiiis…c’est ça que je veux faire comme métier ! Devenir sophrologue et procurer ce que je ressens au plus grand nombre ! ».
Je me suis aussi rendu compte que je passais totalement à coté de ma vie. Que la vie ce n’est pas courir après le chiffre.
Peux-tu nous en dire plus sur la sophrologie et sur ton quotidien de sophrologue indépendante ?
La sophrologie permet de se poser, de se retrouver et de renforcer ses vraies valeurs. C’est un outil formidable qui permet d’accompagner n’importe qui en quête de « mieux-être ».
Ma principale activité est de créer des protocoles d’accompagnement en fonction d’un objectif que la personne se fixe (ex : gérer au mieux mes colères au quotidien), en m’appuyant sur ses ressources identifiées.
Il n’y a pas de régularité dans mon activité ni de journée ou semaine type.
Certaines périodes, j’enchaîne les séances pour les particuliers ou les structures. Et à chaque fin de séance, je crée celle d’après.
J’enregistre aussi des exercices audio que j’envoie à mes clients après la séance pour qu’ils puissent travailler chez eux.
Et parfois, j’ai plus de temps à consacrer à la recherche et à la création de nouveaux ateliers. Je fais de l’administratif (devis, facturation…). Je démarche les structures dans lesquelles je souhaite intervenir et j’élargie mon réseau.
Et surtout je pratique personnellement la sophrologie, c’est essentiel !
Ce qui me plaît le plus aujourd’hui en tant que sophrologue indépendante, c’est évidemment d’accompagner les personnes à ressentir du positif, du mieux-être !
Et aussi la créativité (que ce soit dans la création de supports visuels que dans l’animation d’atelier), l’indépendance et la liberté d’organiser mon temps.
De quoi as-tu eu besoin pour te lancer ? Quelles ont été les étapes de ton projet ?
Quand j’ai une idée en tête en général, je fonce !
Pendant ma première grossesse, je me suis beaucoup renseignée sur les différentes écoles de Sophrologie. Je voulais une formation certifiante qui me donne la légitimité de pratiquer la sophrologie professionnellement.
Lorsque j’ai annoncé à mon employeur que je voulais partir, j’avais donc déjà trouvé mon école.
J’ai ensuite fait les démarches auprès de Pôle Emploi pour compléter le financement de la formation (pour la part qui allait au-delà du CPF que j’ai utilisé intégralement). PS : Il faut s’accrocher, mais ça fonctionne !
J’ai fait la formation et lorsque j’ai passé mon examen, j’étais enceinte de 8 mois !
Ma deuxième fille est née en décembre 2019 et j’ai profité d’elle.
Après il y a eu le Covid donc j’ai été freinée dans mon lancement mais j’ai eu mes premiers clients en vocal (par téléphone) jusqu’à l’été.
En parallèle, je travaillais sur mon site internet et j’ai lancé ma page Google. Puis j’ai démarché des structures.
Sur quoi t’es-tu appuyée pour te lancer ?
Le soutien de mon mari a été indispensable et il l’est encore.
Je suis de nature curieuse et j’adore apprendre, donc le retour à l’école était pour moi plutôt excitant.
J’ai appris à m’écouter, à connaître mes limites avec le temps et grâce à la sophro.
Financièrement, j’ai pu percevoir les indemnités chômage quand j’ai quitté mon poste en grande distribution. On a pris le risque de perdre en salaire et donc en confort, et avec du recul, le risque valait le coup d’être pris !
J’ai tendance à penser qu’il faut foncer car on a qu’une vie, et je ne veux pas avoir de regrets.
Comment ont réagi tes proches ?
Ils étaient soulagés que je quitte mon poste dans la grande distribution pour une activité qui me permette de changer de style de vie : faire moins d’heures, être plus libre et présente pour mes enfants.
En revanche, le choix de la sophrologie les étonne et les interroge.
Pour certains, « sophrologue ce n’est pas un métier ! ». Ils estiment que le développement du mieux-être, de la confiance en soi ou encore la gestion des émotions sont des démarches personnelles qui ne devraient pas faire l’objet d’un commerce.
Alors que pour ma part, je pense que certaines personnes ne font pas la démarche seules et ont besoin d’être accompagnées.
Finalement, j’ai eu encore plus envie de montrer que c’était possible de faire de la sophro mon métier grâce à leurs doutes.
Comment as-tu géré ta vie de maman et ta reconversion en parallèle ?
Le fait de stopper mon activité d’opticienne m’a donné la chance de passer beaucoup de temps avec mes enfants, et du temps de qualité !
Je me rappelle des clients lorsque j’étais opticienne qui me disaient « profite, ça passe vite » et jamais personne ne m’a dit avoir regretté le temps passé avec ses enfants : j’ai bien entendu le message et je fais tout pour conserver cette chance. J’aime énormément être cette maman présente au foyer.
Et valider ma certification à Paris enceinte de 8 mois restera dans mes plus beaux souvenirs de cette reconversion.
Parfois, je suis frustrée de ne pas pouvoir continuer à travailler et j’aimerais me dédoubler. Les siestes ne sont pas assez longues pour que je puisse avancer professionnellement comme je le voudrais (rires) !
Mais ma priorité a été clairement définie : c’est mes enfants. Donc je relativise !
Qu’est-ce que tu te dis en regardant ton parcours aujourd’hui ? Comment te projettes-tu pour la suite ?
Que j’ai bien fait d’oser !
Je suis fière d’avoir atteint mes objectifs : devenir sophrologue et équilibrer ma vie pro et perso.
C’est vraiment ce que je voulais. Et rien n’est jamais acquis alors je prends soin de ce privilège et je vais tout faire pour conserver cette qualité de vie qui me correspond.
Je vais continuer à rester à l’écoute des mes besoins et valeurs jour après jour.
Et j’aimerais développer les ateliers de groupe dans mon activité.
Que conseillerais-tu à une femme qui souhaite se lancer dans une reconversion et/ou comme entrepreneure mais n’a pas encore osé franchir le pas ?
D’identifier et lister concrètement tes forces et points d’amélioration. Tes motivations et tes freins. Puis de trouver le moyen de passer à l’action…en toi, ou en te faisant accompagner.
La sophrologie peut aussi accompagner les personnes en changement pro d’ailleurs !
Ne pas attendre que les autres décident pour toi. Pour qu’un projet soit conforme à tes attentes, le meilleur moyen d’y parvenir est de l’accomplir par toi-même.
Et éviter d’écouter ceux qui ont un avis négatif sur ton projet. Sinon ça te met une bille de doute dans la tête. Et la bille, si tu la laisses rouler, c’est la cata !
Alors continue malgré tes doutes car il ne faut pas arriver à la retraite et regretter.
Quelles sont selon toi les qualités essentielles pour entreprendre ?
La détermination. La curiosité aussi… pour aller à la pêche aux informations.
Savoir sortir de sa zone de confort, prendre des risques.
Une capacité à absorber beaucoup de travail.
Et à travailler le soir quand les enfants sont couchés (si tu es maman) !
Ta citation favorite
« Ne lutte pas contre tes émotions négatives. Cultive le positif pour qu’il prenne plus de place ! »
L’essentiel à retenir
Ta vie, tes choix !
Que ton entourage te donne son avis : oui ! Mais à condition que tu fasses le tri et que tu conserves uniquement ce qui te permet d’avancer. Surtout, ne laisse pas les peurs des autres t’envahir : ce ne sont pas tes peurs ! Et n’attends pas de validation extérieure pour te donner le droit de passer à l’action. Deviens la personne que tu aspires à être !
Adapter ta vie pro en fonction de ta vie perso, et pas l’inverse
Quel est ton équilibre idéal entre vie pro et vie perso ? En fonction de ta réponse, que pourrais-tu mettre en place ? Il existe une pluralité de façons de travailler aujourd’hui, je t’invite à trouver celle qui te correspond le mieux à ce moment-là de ta vie ! Entreprendre, slasher, travailler à 80%, être salarié à temps partiel et lancer ton activité en free-lance en parallèle, travailler à domicile…
Faire financer ta formation
Aujourd’hui, l’existence du Compte Personnel de Formation est enfin connue de tous (ou presque !). Ce fameux CPF te permet de financer des formations. Et lorsque tu n’as plus suffisamment de fonds pour financer une formation ? Il existe d’autres solutions de financement ou d’abondement : le CPF de transition professionnelle (Transitions Pro), OPCO, Pole Emploi, alternance… Pour rappel, le bilan de compétences de COMP&SENS peut aussi être financé par le CPF.
Tester la sophro
Pour apprendre à mieux respirer, à lâcher prise et à gérer tes émotions. Te recentrer sur toi lorsque tu as un rythme effréné ou juste parce que c’est hyper ressourçant et que tu es en quête de mieux-être ! Qui sait ? Peut-être que tu auras la même révélation que Coline ! Ou d’autres prises de conscience qui te permettront de donner plus de sens à ta vie !
Redonne du sens
à ta vie pro !
Un accompagnement personnalisé pour mieux te connaître, construire un projet qui te ressemble et passer à l’action pour enfin kiffer ton job !
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