« C’est la naissance de mon fils qui m’a donné envie de me lancer à mon compte . »
Raconte-nous ton parcours.
Après une formation de Monteur-Truquiste, j’ai travaillé un peu en tant qu’intermittente du spectacle dans l’audiovisuel. Mais ce n’était pas facile de trouver en dehors de Paris, et ce n’était pas mon objectif.
En 2008, j’ai trouvé un poste en tant qu’agent de cinéma à temps partiel que j’ai cumulé quelques temps plus tard avec un autre job à temps partiel de conseillère de vente dans une entreprise de fournitures de bureau.
Et en 2014, j’ai décidé de passer un CAP pâtisserie.
J’ai fait un dossier pour le faire financer avec un Congé Individuel de Formation. C’était une formation pour adultes de 9 mois avec une alternance de 2 jours à l’école et 3 jours en stage. J’ai fait mon stage dans une chocolaterie. C’était vraiment top !
En 2015, après avoir obtenu mon CAP, j’ai repris mes 2 postes pendant un temps. Jusqu’à ce qu’un traiteur me propose un job de pâtissière à temps partiel.
J’ai choisi de quitter mon poste au cinéma car c’est celui dans lequel je m’épanouissais le moins. Et j’ai cumulé mon job en vente et celui en pâtisserie pendant près de 2 ans.
Puis je suis tombée enceinte. L’idée d’avoir ma propre entreprise commençait a germé peu à peu.
À mon retour de congé maternité fin 2017, j’ai demandé une rupture conventionnelle au traiteur qui m’employait et j’ai repris mon job de conseillère à temps partiel.
Début 2018, je me suis officiellement lancée en créant ma micro-entreprise.
Tu as développé une activité en Side Project (en parallèle de ton job). Parle nous de ton expérience et des raisons pour lesquelles tu as fait ce choix.
J’ai cumulé mon job en vente (20h/semaine) et le développement de mon entreprise tout simplement car j’avais peur d’arrêter mon job salarié et de me retrouver sans salaire.
Au début c’était compliqué. Les commandes de gâteaux sont essentiellement pour le weekend. Et je travaillais un samedi sur deux de 9h à 19h. Ces samedis-là, je me mettais sur les gâteaux en rentrant le soir, et je continuais le dimanche matin.
J’ai tenu 6 mois avec cette organisation.
Mais il m’arrivait de refuser des commandes alors que je n’étais qu’au début de mon entreprise. Et c’était très frustrant.
Alors j’ai pris un congé pour création d’entreprise de 6 mois que j’ai prolongé d’1 an car l’entreprise commençait à bien se développer.
Fin 2019, l’activité a vraiment décollé. J’étais complète régulièrement.
Alors au bout d’un an j’ai démissionné de mon dernier job salarié. C’était en février 2020…juste avant le premier confinement.
En mars, tout s’est arrêté. Petit coup de stress. Mais finalement dès la fin du confinement c’est reparti et j’ai été confortée dans l’idée d’avoir pris la bonne décision.
Quels sont pour toi les avantages et les inconvénients de se lancer dans un Side Project ?
Avoir une sécurité financière, un minimum de salaire pour vivre. Même si je ne travaillais que 20h/semaine dans mon job salarié, j’avais un fixe minimum pour payer mes charges.
Je parlais régulièrement de mon activité lorsque j’étais au boulot, surtout à mes clients réguliers. J’avais mes cartes de visite dans la poche !
Et en même temps, mon job salarié m’empêchait de développer mon entreprise. Pendant mes heures de travail et les temps de trajet, je ne pouvais pas faire de gâteaux…
Que conseilles-tu pour s’organiser quand on se lance dans un Side Project ?
Idéalement ce serait d’être à temps partiel pour avoir une sécurité financière le temps de te lancer et de consacrer du temps au développement de ton activité, surtout si tu as des enfants et que tu veux en profiter !
Pour quelles raisons as-tu voulu devenir pâtissière/cake designer ? et entrepreneure ?
La passion pour la pâtisserie que j’avais quand j’étais petite a perduré. Je faisais des gâteaux presque toutes les semaines.
Mes collègues au cinéma me poussaient à passer un CAP. J’en avais vraiment marre de mon job. Alors après avoir longuement réfléchi, je me suis lancée.
Quitte à changer de métier, autant partir en pâtisserie et faire de ma passion mon métier !
À l’origine, quand j’ai passé mon CAP, j’étais vraiment passionnée par les macarons, puis j’ai eu de la demande sur des gâteaux personnalisés. Je me suis vraiment éclatée à en faire alors je me suis spécialisée dans le cake design.
C’est la naissance de mon fils qui m’a donné envie de me lancer à mon compte. Être libre de gérer mes horaires. Prendre mes propres décisions. Faire ce qui me plait. Autant de raisons qui m’ont poussées.
J’ai aménagé mon laboratoire à la maison. Même si je travaille beaucoup plus qu’en entreprise, travailler à domicile c’est le top pour gérer ses horaires !
De quoi as-tu eu besoin pour te lancer ? Quelles ont été les étapes de ton projet ?
De mon CAP Pâtisserie évidemment !
J’ai commencé à réfléchir à la création de l’entreprise pendant mon congé maternité, faire mon logo, penser à ce que j’allais proposer…
Ma formation de montage vidéo m’a permis de toucher à l’infographie et de maîtriser des logiciels comme photoshop et indesign.
Depuis le début du projet, j’ai fait toutes les créations visuelles moi-même : site internet, logo, flyers, cartes de visite… j’utilise photoshop toutes les semaines pour les illustrations des gâteaux !
Pour me faire connaître, j’ai distribué des flyers dans les boîtes aux lettres et chez les commerçants. J’ai aussi créé mes pages sur les réseaux sociaux (instagram et facebook). Facebook m’a beaucoup aidé contre toute attente. Je faisais des publications dans les groupes de bons plans autour de chez moi.
J’ai immatriculé ma micro-entreprise à la Chambre des Métiers et j’ai fait la formation « 5 jours pour entreprendre » dans la foulée. C’est une formation très intéressante pour apprendre des bases de la compta, calcul de charges, coût de revient, etc. Nous étions une quinzaine d’entrepreneurs, c’était top pour partager nos idées et expériences.
Pour le matériel, j’ai commencé avec ce que j’avais déjà et au fur et à mesure j’achète du nouveau matériel.
Et pour l’aspect financier, j’avais un peu d’argent de côté, et comme j’ai obtenu une rupture conventionnelle sur l’un de mes jobs à temps partiel, j’ai eu des droits au chômage.
Qu’est ce qui te plaît le plus, aujourd’hui, dans ton métier ? et dans ta vie d’entrepreneure ?
Faire un métier qui me plait avec une possibilité de création illimitée. Même si certains thèmes reviennent, je ne fais jamais la même chose d’une semaine à l’autre.
Apprendre encore et toujours.
Pouvoir gérer mes horaires sans demander à mon patron si je peux prendre une semaine de congés (même si je l’avoue j’ai du mal à le faire !).
J’essaye maintenant de prendre plus de temps pour moi et pour ma famille. L’été est une grosse période de travail mais je prends quand même des congés pour pouvoir partir en famille et passer du temps ensemble.
Comment se présente une semaine type pour toi ?
Ce sont des gâteaux qui se font sur plusieurs jours. Il faut prendre en compte le temps de montage, de prise au froid et de décoration.
Du lundi au mercredi, je fais les décorations de gâteaux. Tout ce qui peut ou doit être fait à l’avance (modelages de petites décorations) pour gagner du temps. Le lundi soir, je fais la compta.
À partir du jeudi, je me consacre à la préparation des commandes pour le weekend : cuissons, préparation des garnitures et montage des gâteaux.
Du mardi au jeudi en fin de journée, je prends 1h pour traiter les mails, messages et demandes de devis.
Entre temps je fais aussi des macarons. Et le dimanche je me repose !
Comment gères-tu ta vie de maman et d’entrepreneure ?
J’emmène mon fils à l’école le matin et j’essaye d’aller le chercher le soir en début de semaine, avant de me remettre à travailler.
Le lundi midi, il mange à la maison donc je prends une pause pour être avec lui.
Le soir et le samedi, mon conjoint s’en occupe le temps que je finisse mon travail. J’essaye de me fixer un horaire maximum à ne pas dépasser pour profiter de ma famille le soir.
L’avantage de travailler à mon compte et à la maison, c’est que quand je termine à 19h, je n’ai pas de temps de trajet, je suis tout de suite avec ma famille. Je suis sur place si j’ai envie de prendre une pause pour jouer avec mon fils ou me promener, quitte à retravailler tard le soir.
Quelles difficultés as-tu rencontrées depuis que tu es entrepreneure ?
Au début, j’étais stressée de savoir si l’activité allait fonctionner. Est-ce que les clients vont être contents de mon travail ? Est-ce que je vais pouvoir me dégager un salaire convenable ?
Ou à l’idée de ne pas réussir à faire la déco que j’avais imaginé. Que ce ne soit pas assez joli.
Équilibrer le temps passé à faire les gâteaux et celui passé en famille tout en travaillant assez pour gagner ma vie. C’est vraiment un défi au quotidien.
Parfois je culpabilise lorsque je prends beaucoup de commandes. Il m’arrive d’être frustrée de ne pas pouvoir aller jouer avec mon fils lorsqu’il vient me chercher dans le labo.
Quels ont été tes plus belles joies depuis que tu t’es lancée ?
La joie des clients quand ils viennent chercher leurs gâteaux. L’émotion des enfants et des parents. Les clients réguliers qui commandent uniquement chez moi à chaque anniversaire. Ma fierté quand je réalise des gâteaux. C’est que du bonheur !
Qu’est-ce que tu te dis en regardant ton parcours aujourd’hui ?
Je suis fière de moi. Fière d’en être arrivée là (même si j’ai du mal à le dire).
Je n’aurais jamais pensé avoir autant de commandes et de retours positifs des clients. Et de devoir refuser des commandes !
La 1ère année a été longue. L’activité a mis un peu de temps à décoller mais une fois lancée, c’est vraiment bien parti. Chaque année, je me dis que ce n’est pas possible de faire plus de gâteaux et donc de chiffre. Et je finis par faire plus que l’année précédente. Je suis vraiment contente.
Quelles sont selon toi les qualités essentielles pour entreprendre ?
Ce qui m’a aidée personnellement, c’est ma rigueur et le fait que j’aime tout organiser et gérer moi-même.
Je pense aussi qu’il faut être passionnée et aimer gérer plusieurs domaines seuls. Tout va dépendre du secteur mais lorsque tu entreprends, tu ne te consacres pas uniquement à ton cœur de métier. Il faut aussi gérer l’administratif, la compta, le suivi des clients.
Et être prête à se remettre en question et à se former car il y a toujours à apprendre !
Que conseillerais-tu à une femme qui souhaite se lancer comme entrepreneur mais n’a pas encore osé franchir le pas ?
Quand tu envisages de changer, c’est que tu n’es pas très épanouie dans ton job actuel. Je pense que c’est important d’être heureuse dans son travail car il y a des répercussions sur la vie perso et familiale si ce n’est pas le cas.
Il faut alors oser le changement !
Prendre un congé pour création d’entreprise peut être une solution car tu as la possibilité de tester ton entreprise et de retrouver ton poste si l’activité ne fonctionne pas ou même si l’entrepreneuriat ne te plaît pas.
Ta citation favorite
« Une vie est faite de détails, mais un détail peut changer une vie. »
L’essentiel à retenir
Se lancer en side project
L’entrepreneuriat te titille mais tu ne veux pas tout plaquer du jour au lendemain ? Tu as une idée de projet mais tu préfères la conforter avant de quitter ton job ? Te lancer en side project (en parallèle de ton job salarié) peut être la solution. Tu peux tout à fait commencer à travailler sur ton offre, ton logo, ton site, etc. le soir, les week-ends ou sur tes jours de congés. Commencer à parler de ton projet à l’entourage, étendre ton réseau et trouver tes premiers clients. Pour commencer, il te faut une idée (of course !), une bonne dose de motivation et d’organisation et zé barti 🚀 Nos coachs peuvent t’accompagner pour identifier l’idée qui te fera vibrer au point de te lancer dans cette aventure entrepreneuriale. Car c’est aussi une des issues possibles d’un bilan de compétences 😉
Changer de métier en moins d'1 an, c'est possible !
permettent de changer de vie pro rapidement. Souvent, ces formations sont compatibles avec une activité professionnelle car destinées justement aux actifs qui souhaitent se reconvertir. Cela implique évidemment d’être très motivée et prête à consacrer du temps à la formation après le boulot et le week-end. Et en général, ça en vaut la peine ! Je t’invite à lire le parcours d’Alizée, devenue Rédactrice Web SEO en 6 mois ou encore de Lucile qui a obtenu le CAP Fleuriste en 8 mois.
Le congé pour création d'entreprise
Créer ta boîte en conservant la sécurité de l’emploi ? C’est possible avec le congé pour création d’entreprise. Cette possibilité, encadrée par le Code du travail, te permet de suspendre ton contrat de travail (et donc ta rémunération) pour lancer ton projet entrepreneurial. Il est d’une durée d’1 an, renouvelable 1 an. Dans l’hypothèse où le projet ne fonctionne pas, tu as la possibilité de réintégrer ton entreprise !

Redonne du sens
à ta vie pro !
Un accompagnement personnalisé pour mieux te connaître, construire un projet qui te ressemble et passer à l’action pour enfin kiffer ton job !
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